dimanche 4 mars 2007

Quessé tu fais dans la vie ???

- Salut ! Ça va ? Pis, t'es-tu trouvé une job ?
- Ben non. Je suis encore et toujours sur le chômage.
- C'est temporaire ?
- Non ! Je compte écouler le maximum de 45 semaines sur ce généreux programme fédéral et voguer allègrement vers le B.S. À moi la belle vie !!!

Avouez. On se définit pas mal tous par notre job. Pas moyen d'avoir une conversation avec un homo sapiens normalement constitué sans devoir répondre à une foutue question d'ordre professionnel du genre : "qu'est-ce que tu fais dans la vie" ou encore " comment ça va à la job ". Pas moyen de s'intéresser seulement aux valeurs, aux intérêts ou aux idéaux des autres. Faut toujours ramener ça au bureau, au boss, aux promotions, au burnout, à l'épuisement professionnel, aux collègues, au salaire.

BORDEL ! J'ai rien à dire de c'temps-là là-dessus alors foutez moi la paix avec ça ! Parlez-moi de météo à la place.... Je serais même prêt à vous écouter parler du dernier candidat évincé de l'extraordinaire téléréalité Port-Folio !

C'est déjà chiant de parler job quand tu travailles dans un domaine plus ou moins valorisé ( il y a toujours un... " mais je fais ça en attendant ") alors imaginez un instant ce que c'est lorsque t'en as pas de job. On doit constamment se justifier. J'avoue d'ailleurs ressentir un petit sentiment de honte à chaque fois que quelqu'un me demande : " pis t'es-tu retrouvé quelque chose ? " Et pour ajouter an plaisir, ça m'arrive partout! Au gym, à l'épicerie, au club vidéo, quand je fais du sport... Partout !

Personne ne le dit ouvertement, mais on juge tous un peu ceux qui restent chez eux à ne rien faire. Et quand on est sur le chômage on est plus souvent qu'autrement chez soi à ne rien faire. Alors tout le monde en déduit qu'on est en vacances en quelque sorte. Pourtant c'est loin d'être le cas.

On est loin de profiter de la vie moi et mes amis les chômeurs. Pour commencer, on angoisse parce que nos semaines restantes à bénéficier de ce trop peu généreux système s'effritent, fondent comme neige au soleil. Évidemment, on ne se paye pas du bon temps. On ne pars pas à Cancun faire le vide putain, on a pas une triste de cenne !

On cherche désespérément une entreprise qui voudra bien engager un bachelier de 26 ans en communications avec seulement 4 ans d'expérience. On rampe, on téléphone, on rédige, on navigue sur les sites d'emplois, on écoute les reprises de 4 et 1/2, la Firme de Boston, Ricardo (ben oui toé, Ricardo câlissssssssssse).... Venez pas me dire que c'est cool.

Demain c'est lundi. J'haïs les lundis. C'est là que je me rends compte que je suis tout seul. Quand tout le monde recommence à travailler et que moi, je reste à la maison.

Aucun commentaire: